FONDATIONS

logo bdf negLes membres fondateurs de la Manufacture des Bruits de Fond ? D’obscurs mais passionnés gratte-papiers, de l’époque où les blogs n’étaient encore pas webzines mais fanzines, du nom de ces petits tirages d’imprimerie, où dans notre cas, de photocopies payées en francs à des reprographistes pour étudiants sécheurs de TD. Cette feuille de chou trimestrielle (puis semestrielle) s’est fait appeler « L’Ultime Atome » entre 1995 et 2005 environ, période des dernières publications façon newsletters. Le site hébergé sur la mythique zone51.com a récemment disparu de la toile et nos archives avec. N’en parlons plus.
Mais le principe et surtout la méthode sont restés. Objectif : rester sciemment en dessous des radars, quitte à rater des opportunités, afin de limiter les contraintes liées à l’exposition médiatique et favoriser la liberté des choix artistiques. Prendre le temps aussi, ne pas s’épuiser physiquement, financièrement et risquer de lasser l’entourage. Préférez l’artisanat, finalement, à l’industrie, tout en adoptant les codes et les références de celle-ci par pur esprit de contradiction.
Au début, de façon mal assurée, nous avons surtout envisagé l’édition de travaux inédits, souvent sauvés de l’archivage, qu’ils soient considérés comme anecdotiques ou ludiques par leurs auteurs, qu’ils leur donnent l’impression d’avoir vieillis ou d’être peu représentatifs de leur œuvre en cours.
Puis, et surtout, nous nous sommes consacrés au mix. Nous pourrions en écrire des lignes aussi longues que ces sillons creusés avec passion. Peu de parutions, finalement, mais toujours soignées, aventureuses, différentes, jusqu’à l’artwork qui ne manque jamais de les accompagner.
Le vinyle, parlons-en encore. Le premier EP est sorti de nos presses en 2007 comme le marché indépendant se dérobait, façon glissement de terrain. Chaque plaque publiée par la suite, a été un défi promotionnel. Des disques dont nous sommes fiers, d’une qualité aussi rare – oui, osons les mots – que les échecs commerciaux ont souvent été éclatants. Cultes, certes, mais invendus. Et puis, la maturité gagnant, les réseaux se sont consolidés, la coopération est enfin devenue pour nous le maître-mot. Jusqu’à même s’appuyer prochainement sur des fonds publics. La tête haute, sans compromis créatif, jamais.
La Manufacture des Bruits de Fond, c’est ça, comme tant d’autres labels plus ou moins gros, plus ou moins prolixes, dont nous nous inspirons et que nous respectons. Aux côtés desquels nous résistons à l’air ambiant - vicié, asphyxié même, emplis de doutes mais tournés vers l’avenir. Au programme les jours prochains, ce site rafraîchi après des années d’abandon technique, le nouvel album de Mistress Bomb H à la rentrée, des projets de soirées qui nous trottent, après un an de break un peu forcé, et puis le désir de réactiver la collection « Dig it ! », actuellement en légère somnolence. Bref, non, nous n’avons pas tout dit. Alors restez donc avec nous encore un moment, ça va en valoir l’écoute !