Tremolo Dual : « 2 x 30 » (2000)

Bande de Goulgouls ! Et bien non, nous n’avions alors rien trouvé de plus con pour lancer ce qui n'allait pas tarder à ressembler à de la production sonore. Nom emprunté au Petit Cochon, géniteur du célébrissime Poin Poin et de ses nombreux camarades laids et abrutis comme lui, réunis au sein du peuple Goulgoul. Un canular (et hommage) qui n’a duré que le temps d’un disque (d’anthologie, cela va de soi) avant que nous ne décidions de présenter nos activités sonores sous un jour plus sérieux. La Manufacture des Bruits de Fond allait désormais faire entendre ses vibrations protéiformes.

 

tremolo_face.jpgMais quoi de mieux qu’un duo belge comme Tremolo Dual pour que notre Bande de Goulgouls ne reste pas une blague comme les autres ? Parlons-en justement. Tremolo Dual, c’est Jean Robert Rob(u)rang, qu’on peut accessoirement retrouver du côté de Jardin D'Usure, Silk Saw, Ultraphonist ou tout récemment Babils, et son / sa complice Noëmie Vandewoeveraa. Tous les deux conduisent ainsi cet étonnant et vivifiant projet dont le principe référent demeure assez simple : celui d’une expression sonore en totale liberté.

Tremolo Dual s’adonne à un concassage en règle du fin du fin des musiques de bastringue. Invraisemblables chansons du folklore Wallon, comptines pour enfants bien décalées, intermèdes téléphoniques parmi les pires du genre et bandes originales de seconde zone, ou encore hymnes psychédéliques notoires : rien n’échappe aux pédales de disto ni aux (dé)réglages de matériel orchestrés par nos deux compères. Résultat, un patchwork sonore drôle et finaud, n’hésitant pas à franchir les limites nord de l’absurde, où tout rime à rien et où la poésie règne. Quelque part entre les "plunderphonics" des People Like Us et les dadaventures de Stock Hausen & Walkman, sans oublier les détournements trashy de V/Vm, Tremolo Dual se comprend avant tout au quinzième degré ! Puristes de tout poil s’abstenir !

 

 

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